Mathieu en exemple
Le 09/12/07 à 06:17 - Propos recueillis par Jean Deutsch




L’Alsacien a décrypté le parcours qui l’a mené à la 25e place mondiale devant les jeunes du pôle espoir de la Ligue d’Alsace, hier matin à Hautepierre.

« Il y a treize ans, j’avais rencontré Arnaud Boetsch avec d’autres jeunes de la Ligue. On l’avait bombardé de questions, c’était vraiment très intéressant. Jamais je n’aurais imaginé qu’un jour, je serais à sa place, au milieu des jeunes, pour les faire profiter de mes expériences ». Paul-Henri Mathieu n’a pas hésité longtemps avant de répondre à l’invitation du conseiller technique régional, Dominique Roy, et du pôle espoir de la ligue d’Alsace. « On ne s’en rend pas toujours compte, mais on a vraiment un impact important sur les jeunes, poursuit le n°2 français derrière Richard Gasquet, qui a également pris part, dans l’après-midi, au Téléthon à Sélestat. Je n’ai l’occasion de revenir que deux ou trois fois par an en Alsace, mais je suis vraiment très attaché à cette région. Et je suis très content d’avoir été choisi pour parrainer le Téléthon ici ».
Il n’en fait pas mystère : si un pôle espoir avait déjà existé à son époque, il n’aurait pas fait ses valises à 11 ans pour le pôle de Reims. « J’ai fait pas mal de sacrifices, avoue Paulo. Mais ça a surtout été difficile pour mes parents. Avec ce pôle espoir, je serais resté plus longtemps dans ma famille. Les conditions sont parfaites ici ! » Alors, pendant trois heures, hier matin, le 25e joueur mondial n’a pas boudé son plaisir, prodiguant des conseils sur le court puis en salle de conférence aux jeunes pousses de la région (*).
« - Paul-Henri, comment est-ce qu’on peut devenir comme toi ? demande une petite tête blonde.
- J’ai réussi à faire du tennis mon métier, mais ça reste un loisir, un plaisir. Bien sûr, depuis tout petit, à chaque fois que je jouais un tournoi, c’était pour le gagner. Et c’est toujours vrai aujourd’hui.
- Penses-tu que Djokovic peut être n°1 mondial un jour ?
- Oui, dans les cinq ans qui viennent…
- Et toi ?
- Ça va être difficile, malheureusement. Mes objectifs, aujourd’hui, ce sont des victoires dans les tournois du Grand Chelem et une médaille aux Jeux Olympiques. L’objectif n°1, c’est Roland-Garros, forcément. Pour moi, c’est le plus beau court du monde. Et Lingolsheim (ndlr : le club d’origine de « PHM ») ? Les courts sont très bons aussi !
- Tu as déjà cassé une raquette ?
- Je ne devrais pas le dire, mais oui, ça m’est arrivé.
- Tu étais classé combien à 12 ans ?
- Euh… 15/1, je crois.
- A quel âge as-tu commencé le tennis ?
- J’ai touché ma première raquette vers 3, 4 ans. Je jouais tous les jours dans le garage. J’ai fait du mini-tennis aussi. Ensuite, j’ai commencé à jouer à Lingolsheim à 7 ans avec Bertrand Perret, et il y avait aussi les entraînements de ligue. A 11 ans, je suis allé à Reims, et à 14 ans, j’ai eu l’occasion de partir dans l’académie de Nick Bollettieri. J’ai eu la chance d’avoir rapidement des résultats chez les jeunes et vers 16 ans, je me suis dit que je pouvais peut-être faire carrière. Mais aujourd’hui, quand je m’échauffe, je fais encore exactement la même chose que ce que je faisais ici, comme vous ! »
Et pendant que l’Alsacien signe les autographes et pose pour une photo avec son jeune public conquis, Dominique Roy, qui a mis sur pied cette rencontre, insiste : « Ce qui est important pour les jeunes, c’est de leur montrer que c’est possible de réussir. Une matinée comme celle-là, ça vaut des heures d’entraînement ». Dans le couloir, « PHM » croise Pierre-Hugues Herbert, 16 ans, qui revient tout juste de l’Orange Bowl. Le siège de Boetsch et de Mathieu est encore tout chaud. Et ne demande qu’à être occupé.

(*) Hugo Perrin, Thibauth Jungbluth, Quentin Ly, Victor Arnold, Cédric Custodio, Marie Meyer, Solenne Vossot, Floraine Kolmer, Sarah Finck.

Propos recueillis par Jean Deutsch

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