«Je cherche du travail»

Nicolas Cerbelle (Sport24.com)
12/11/2009 | Mise à jour : 14:32


Thierry Champion a été lâché par le Team Lagardère Crédits photo : DPPI

Remercié par le Team Lagardère, Thierry Champion n'entraînera plus Julien Benneteau la saison prochaine. Son poulain affronte Gaël Monfils ce jeudi après-midi.

A Bercy

Thierry, comment se sent Julien après sa victoire contre Roger Federer ?
Thierry Champion : Il va très bien. Il est un peu fatigué mais c'est normal. Il a fini tard. Le temps de se faire masser, de passer devant la presse, ça prend du temps. Mais tant pis s'il n'a pas beaucoup dormi. C'est son dernier tournoi de l'année. Il aura tout le temps de se reposer la semaine prochaine.

Comment jugez-vous la prestation de Roger Federer ?
Thierry Champion : Franchement, il n'a pas fait un sale match ! Je l'ai déjà vu jouer plus mal que ça. Je pense qu'il a été surpris par la qualité de jeu de Julien et sur sa capacité à maintenir son niveau tout le match. Dans le troisième set, il breake tôt et le plus dur dans ces cas-là, c'est de tenir jusqu'à la fin. Ce qu'il a fait. Ça doit d'ailleurs servir de déclic à Julien. Il doit prendre pleinement conscience de ses qualités.

Gaël Monfils, son prochain adversaire, a dit qu'il se sentait fatigué. Julien a peut-être un coup à jouer…
Thierry Champion : Je connais très bien Gaël (Ndlr : Il l'a entraîné). Je me méfie toujours de ce qu'il dit…

Vous vivez votre dernier tournoi avec Julien Benneteau...
Thierry Champion : Effectivement. Le Team Lagardère a décidé de se séparer de moi. Ce n'était pas mon choix, ni forcément celui de Julien, mais c'est difficile de rivaliser avec une telle structure, qui apporte certaines garanties aux joueurs.

Avez-vous des pistes pour l'année prochaine ?
Thierry Champion : Aujourd'hui, je cherche du travail. Pour le moment, je n'ai aucune piste. Du moins en France. Le problème pour un entraîneur, c'est que pour travailler, il doit, soit passer par le Team Lagardère, soit par la FFT. Et la Fédération m'a fait comprendre qu'elle n'avait pas forcément besoin de moi. J'ai quelques propositions sérieuses à l'étranger, dans des fédérations ou de grosses académie (Ndlr : il n'a pas voulu nous dire lesquelles), mais quand j'ai choisi de continuer dans le tennis après ma carrière de joueur, c'était pour me mettre au service du tennis français… Donc, je ne vais certainement pas les accepter.

lefigaro.fr
http://www.lefigaro.fr/tennis/2009/11/12/02004-20091112ARTSPO00537-je-cherche-du-travail.php

Des changements en douceur

Tennis

L'automne a vu tomber les feuilles de transfert et de nombreux joueurs ont changé d'entraîneurs. Comment le vivent-ils ? Tranquillement. En tennis, la remise en question est une philosophie quotidienne.


Loïc Courteau (ici à Rome en 2009) a remplacé Thierry Champion comme entraîneur de Julien Benneteau.(EQ)

Vous avez déjà joué au jeu des chaises musicales ? Non. Pour comprendre les règles, il faut regarder la grande "famille" du tennis et sa valse des entraîneurs. L'automne 2009 a vu tomber les feuilles de transfert, mais tout se passe en famille. Quand Thierry Champion, coach de Julien Benneteau, est limogé du Team Lagardère, Loïc Courteau, coach de Paul-Henri Mathieu, le remplace. Puis Olivier Malcor, coach de Michaël Llodra, remplace Loïc Courteau auprès de PHM et Laurent Raymond, coach à la FFT, remplace Olivier Malcor. Mais le tennis est un petit monde et finalement, tout le monde retrouve ses petits ! Comment ? La connaissance du circuit, bien sûr, et la discussion.

L'exemple de la nouvelle association Benneteau/Courteau fait figure de symbole. L'ancien entraîneur d'Amélie Mauresmo n'a pas hésité à interroger les anciens mentors, Champion et Solvès, de son nouveau protégé pour collecter des informations et il pose «beaucoup de questions» au Bressan pour mieux le connaître. «Il faut s'habituer au joueur, essayer de le comprendre et voir comment il fonctionne. Il faut repartir à zéro dans le fonctionnement du joueur, explique Loïc Courteau. Je suis un adepte du jeu le plus juste possible. Après, peu importe qui on a en face au niveau du jeu, il faut jouer juste. Les bases sont les mêmes. Mais on doit essayer de comprendre la personne avec qui on travaille pour lui faire passer ces bases-là.» La collaboration ne connaît donc pas d'accrocs car les deux hommes s'entendaient bien avant de travailler ensemble et «partagent des passions communes», selon Julien Benneteau. Pour Michaël Llodra, il n'était pas question de «travailler avec un inconnu». Il s'est donc tourné vers une "vieille" connaissance, Laurent Raymond, qui a entraîné Fabrice Santoro, son ancien partenaire de double.

«C'est toujours intéressant de pouvoir partir sur de nouvelles bases. C'est une remise en question. Mais le tennis est une remise en question permanente.» Paul-Henri Mathieu

Sans être copains, l'entraîneur et l'entraîné ont besoin d'avoir un bon feeling et d'être sur la même longueur d'ondes. Avec Arnaud Clément, Boris Vallejo s'est mis en phase avec les objectifs de son joueur : «On a discuté de ses objectifs avec Arnaud et en fonction de ses objectifs, on a mis en place des éléments de travail. Mon objectif est de répondre aux objectifs des joueurs.» Seul le temps permet de s'apprivoiser et de peaufiner les détails. Mais les binôme doivent partir sur un but commun. Paul-Henri Mathieu a vécu de nombreux changements de coach. Est-ce fatigant ? «J'aurais préféré garder un entraîneur toute ma carrière. Je suis quelqu'un d'assez sensible et fidèle. Cela s'est déroulé comme ça, je ne peux pas revenir en arrière. Ce n'est pas fatigant. Avec Olivier, on a des objectifs en commun et c'est toujours intéressant de pouvoir partir sur de nouvelles bases. C'est une remise en question. Mais le tennis est une remise en question permanente.»

Et la méthode d'Olivier Malcor relève du modèle du genre. L'entraîneur repart sur les bases pour «redonner confiance» à son élève : «J'ai trouvé un mec un peu paumé dans ses certitudes. Il n'y avait plus de liens dans ce qu'il faisait, plus de sens tactique. Il avait perdu confiance dans son physique à cause de sa pubalgie et de certaines défaites. L'image de Paulo, c'est un mec qui est un peu au-dessus de la moyenne physiquement, qui a de la grosse caisse et est dur au mal. J'ai retrouvé un peu ça à l'entraînement. J'ai vu un joueur capable de faire des séances de 3h15 de panier non stop. J'ai rarement vu ça. Je me suis un peu inspiré de ce qu'il faisait quand il était jeune chez Bolletieri, on a énormément parlé de ça, je m'inspire de ce côté naturel et plus simple chez lui.» Il travaille donc sur les points forts de son protégé, le jeu de fond de court et la qualité de frappes. Comme tout bon entraîneur, il s'adapte. Paul-Henri Mathieu se rassure par le travail, les deux hommes bossent beaucoup quand le physique tient. «Il n'y aura pas de surprises et de grands chamboulements, on va revenir à la simplicité», résume Olivier Malcor. Dans un sport où la remise en question est une lapalissade, un changement de coach se vit comme un nouveau regard et une remise en question de plus. Les tennismen laissent le coup du choc psychologique aux footballeurs.

Sophie DORGAN

Source

L’ex-coach de Murray s’explique

9/08 15h53 - Tennis, ATP

L’ancien entraîneur d’Andy Murray, Miles Maclagan, a expliqué à la BBC pourquoi il avait mis un terme à sa collaboration avec le n°4 mondial.

Après deux ans et demi de collaboration, Andy Murray et Miles Maclagan se sont séparés fin juillet avant le début de la tournée américaine. Pour ce dernier, Alex Corretja, que le joueur a pris comme consultant, est au cœur du problème : «Nous avons dû éclaircir le rôle de chacun. Nous n’étions pas d’accord sur ce point. C’est ce qui fait que nous en sommes là aujourd’hui.»

www.sport24.com

Fontang : "Il faut digérer les progressions"

Tennis - Les Français(es)
18/02/2011 - 12:16 - Mis à jour le 18/02/2011 - 15:00

Frederic Fontang n'est plus l'entraîneur de Jérémy Chardy. Après 12 ans de collaboration, il accepte sans polémiquer la décision du joueur qui a décidé de rejoindre Patrick Mouratoglou tout en insistant : "Je pense que la stabilité offre un gage de solidité"...

Nous avons appris en début de semaine la fin d’une collaboration longue de 12 ans environ entre vous et Jérémy Chardy, qui à pris la décision et dans quelles circonstances a-t-elle été prise ?

FREDERIC FONTANG : A la suite de sa défaite contre Bernard Tomic à l'Open d'Australie, Jérémy m'a annoncé sa décision de mettre un terme à notre aventure. Il voulait changer quelque chose.

Après une progression régulière, et d’excellents résultats en 2008 et 2009, Jérémy Chardy à culminé à la 31e place mondiale avant de connaître un an et demi de flottement… Que s’est-il passé ?

F.F. : Afin que Jérémy puisse exprimer ses qualités, au fil des ans j'ai mis en oeuvre les moyens nécessaire à sa progression. L'aventure à commencé alors que Jérémy avait 12 ans et demi et était classé 15\5, il n'a cessé de progresser chaque année. La seule exception est 2010 où il termine 44eme alors qu'il avait clôturé la saison 2009 à la 32eme place.
Une année de flottement ?... Je dirais une année d'apprentissage du très haut niveau ... Car il faut digérer les progressions. En effet, Le nouveau statut obtenu par les résultats de 2009 (vainqueur à Stuttgart et première sélection en Coupe Davis) à engendré de nouvelles attentes, sollicitations et difficultés...

Jérémy avait-il besoin d’un « électrochoc » ?

F.F. : Un électrochoc est provoqué par un élément extérieur, là c'est Jérémy qui à pris une décision.

Alizé Cornet et Pierre Bouteyre ont connu à peu près la même trajectoire, votre collaboration semblait se faire dans des conditions idéales, mais un blocage à persisté, comment l’expliquez-vous ?

F.F. : Construire une relation dans la durée n'est pas chose facile dans le milieu du tennis, mais cette expérience m'a permis de comprendre ce qui était important pour former, puis entraîner un joueur professionnel. J'ai des convictions sur la manière de réussir à haut niveau. Je crois au travail, au bon équilibre entre les objectifs de résultats et ceux qui permettent au joueur de faire évoluer son jeu.
Les périodes de stagnation ont toujours apporté quelque chose, l'écoute, l'analyse, l'adaptation et le travail permettent de les surmonter et les dépasser.

Maintenant c'est dans une certaine culture, de vouloir changer... Est-ce mieux? A voir dans le long terme. Moi, je pense que la stabilité offre un gage de solidité, surtout dans les moments difficiles et aussi dans les périodes d'euphorie, où les pieds ne sont plus toujours sur terre...

Que manque-t-il à Jérémy pour aller plus haut ?

F.F. : Essentiellement de la confiance, et encore du travail.

Patrick Mourataglou peut-il lui apporter ce dont il à besoin ?

F.F. : Je ne le connais pas en tant qu'entraîneur, mais c'est bien de pouvoir compter sur des personnes qui peuvent investir et aider le tennis français comme il le fait. Je leur souhaite de vivre une belle collaboration et d'obtenir des résultats.

.Est-ce que vous allez poursuivre le coaching, et si oui, avec qui aimeriez-vous travailler ?

F.F. : J'ai pour objectif de franchir une autre marche par rapport à mon parcours en tant que Joueur (59eme), puis comme entraîneur avec Jérémy (31e). Mon vécu est riche de toutes les étapes, depuis la formation jusqu'au haut niveau, j'ai développé une méthode et un savoir faire transférable sur d'autres joueurs, joueuses, entraîneurs ou structures. J'ai vraiment envie de contribuer à ce que le tennis français soit plus présent au palmarès des tournois majeurs, notamment en Grand Chelem.
Eurosport - Propos recueillis par Julien CARRASCO

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La face cachée de Thierry Champion

Victime collatérale de l’affaire Gasquet-Miami il y a deux ans, Thierry Champion a un peu disparu de la circulation depuis. Le 10 Sport l’a retrouvé dans les travées de Roland-Garros.

Thierry, que devenez-vous ?
Je me suis un peu mis à l’écart du monde du tennis et j’ai monté ma boîte il y a un an, une société d’événementiel spécialisée dans les relations publiques dans le sport. Elle s’appelle « TCHAMP ».

Et ça marche bien ?
Bon, c’est le début mais ça fonctionne bien. Notre dernière sortie, par exemple, s’est récemment déroulée à Montpellier pour une boîte d’échafaudage. Je suis intervenu dans le cadre d'une assemblée générale pendant une heure et demie. C’est un nouvel exercice.

Vous avez d’autres activités ?
Non car la palette est assez large. Je peux également intervenir directement dans les entreprises pour parler aux gens ou réaliser des déjeuners avec les clients. Parfois, je les fais même jouer !

Le tennis ne vous manque pas trop ?
(hésitant) Oui, euh en fait non. Disons que je devais réentraîner Paul-Henri Mathieu mais il a été opéré donc c’est tombé à l’eau pour l’instant. Il a commencé sa rééducation il y a un mois et demi et il est en avance sur les temps de passage. Si tout se passe bien, il sera de retour à l’entraînement début septembre pour espérer rejouer dès janvier 2012.

Ce sera sous vos ordres ?
Oui, on s’est mis d’accord. Même si j’ai monté ma boîte, je dégagerai du temps juste pour lui. J’ai été son premier entraîneur et je lui avais promis que je finirai avec lui. Je tiendrai donc parole.

Votre avis sur le « nouveau » Richard Gasquet, un joueur que vous connaissez bien…
Je le trouve bien mieux. Je le vois très bientôt revenir dans le Top 10 car il va être très performant lors de la saison sur gazon. Il ne perdra plus contre des joueurs classés au-delà de la 25e place. Il a beaucoup progressé et évoluera encore. Pas forcément tennistiquement mais mentalement. On le voit, il a pris de la bouteille.

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