RAFAEL NADAL FORUM

Un forum complet dédié au numéro 2 mondial Rafael Nadal ainsi qu'à tous les autres joueurs du circuit ATP.
Pour tous les amoureux et passionnés de tennis.

 
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 Blog de Charles-Antoine Brezac

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Auteur Message

Cyrielle


Moderateur
Moderateur
Cyrielle

• Profil •


France
Féminin Localisation : Metz

Membre n° : 13
Nombre de messages : 7736
Inscription : 10/08/2007


Blog de Charles-Antoine Brezac  Vide
MessageSujet: Blog de Charles-Antoine Brezac    Blog de Charles-Antoine Brezac  EmptySam 10 Déc 2011 - 19:28


Chez Charles-Antoine Brezac

A 26 ans, Charles-Antoine Brezac est tennisman professionel, classé 258e mondial. Dans ce blog, il présente son quotidien, loin des tout meilleurs joueurs français si médiatisés.

Pourquoi, à 23 ans, j'ai décidé de devenir tennisman professionnel

Publié le 10/12/2011 à 03h46

Je n'en avais pas très envie mais en octobre 2008, à la sortie de mon concours d'avocat, j'ai décidé de me lancer dans une carrière professionnelle de tennis et de mettre de côté mon avenir dans le droit. Comme le reste de ma famille, je suis passionné par ce sport depuis toujours.

Enfant, je passais ma vie à taper contre le mur de la maison de mes parents ou sur la porte du garage de ma grand-mère. Je fabriquais moi-même les tableaux des grands Chelems où je m'insérais discrètement aux côtés d'Agassi, Sampras et les autres. Je tapais contre le mur, affrontant mes adversaires imaginaires et au bout de cinq heures, je remportais Roland-Garros ou la Coupe Davis.

Les jours où la pluie s'invitait en Bretagne ( ! ), je jouais carrément, dans la maison, sur le tapis, dans le vide, en incarnant les deux joueurs tour-à-tour à chaque frappe de balle ! Ces rêves de victoires ont pris fin avec l'âge.

Un amateur peut gagner 60 000 euros par an

Une fois le bac en poche, j'ai fait des études de droit tout en participant à beaucoup de compétitions en amateur. Je me plaisais dans ce confort de pouvoir arrêter quinze jours sans le stress de perdre des points, des places au classement comme sur le circuit professionnel.

En plus, et cela peut paraître étonnant, le circuit français permet de bien gagner sa vie. Les frais sont limités, les tournois logent et restaurent les joueurs, choses qu'on ne retrouve pas toujours sur le circuit pro. Il n'est pas rare de gagner lors d'une bonne saison sur le circuit amateur français au moins 60 000 euros en incluant les matches par équipe.

C'est environ ce que peut gagner un joueur professionnel classé aux alentours de la 300e place mondiale. Le seul hic pour le joueur ATP, c'est qu'il faut soustraire à cette somme au moins 40 000 euros de frais ( voyages, hôtels, entraîneurs, repas, cordages…).

Quel est l'intérêt pour un joueur « moyen » de devenir pro ?

Plus facile de partir en vacances quand on est amateur !

Lors des compétitions de jeunes en Bretagne, je côtoyais deux joueurs de mon âge et de mon niveau qui avaient décidé de se lancer sur le circuit pro dès leur bac en poche. Je les voyais partir pour des tournées de trois semaines, souvent loin, dans des conditions difficiles et rentrer avec plus de défaites que de victoires.

Difficile pour moi d'être attiré par le circuit ATP alors que de mon côté, je glanais de nombreux trophées en deux ou trois jours de compétition et que j'enchaînais avec deux jours de plage avec les copains… Pourquoi changer ?

En plus, les tournois amateurs français apportent une certaine médiatisation. Les journaux locaux s'associent souvent aux tournois de la ville et permettent aux joueurs de se faire connaître, d'acquérir une petite notoriété et d'en tirer profit.

Le top 5 français, star des médias

A l'inverse, sur le circuit professionnel, la médiatisation est à 99% focalisée sur les plus forts (le top 5 français et le top 10 mondial). Normal, pourrait-on penser : les meilleurs font vendre et rêver. Pourtant, je sais qu'il existe de belles histoires, de belles anecdotes et que le public s'amuserait à découvrir la partie immergée de « l'iceberg ATP ».

Finalement, je me suis décidé à participer à quelques tournois ATP, histoire de me frotter aux pros du circuit.

A ma grande surprise, les résultats ont suivi, j'ai été médaillé de bronze aux Jeux olympiques universitaires à Bangkok avec au passage trois victoires contre des joueurs évoluant dans les 400 meilleurs mondiaux. J'en ai énormément parlé autour de moi, et finalement ma famille, mes amis, mon entraîneur et les joueurs du circuit que je connaissais m'ont tous tenu le même discours : lance-toi pour ne pas regretter.

Ce mode de vie est une véritable drogue

Je me suis projeté à l'âge de 30 ans et effectivement, je ne veux surtout pas regretter quand il sera trop tard. En octobre 2008, j'ai alors 23 ans et je me lance, malgré les doutes. Trois ans plus tard, je me sentirais triste de quitter ma nouvelle vie. Entre nous, joueurs, il nous arrive souvent de comparer ce mode de vie à une véritable drogue.

Si dans un premier temps l'idée de partir seul pendant trois semaines en Roumanie dans des clubs un peu pourris, des hôtels un peu miteux ne semble ne pas être reluisante, on fini par ressentir un manque. Très vite, on se prend aux jeux des voyages, on se demande quels tournois et quelles surfaces choisir.

Le circuit ATP, c'est un peu la course aux points, à la progression dans la hiérarchie. Les défaites ne me dépriment pas, elles me donnent envie de devenir meilleur.

Source
Revenir en haut Aller en bas

Adeline


Administrateur
Administrateur
Adeline

• Profil •


Espagne
Féminin Localisation : Paris

Membre n° : 1
Nombre de messages : 40583
Inscription : 02/08/2007


Blog de Charles-Antoine Brezac  Vide
MessageSujet: Re: Blog de Charles-Antoine Brezac    Blog de Charles-Antoine Brezac  EmptyDim 11 Déc 2011 - 13:35

Merci Cyrielle c'est très interessant. :smiling:

Histoire peu commune, j'aime beaucoup. :smiling:
Revenir en haut Aller en bas

Cyrielle


Moderateur
Moderateur
Cyrielle

• Profil •


France
Féminin Localisation : Metz

Membre n° : 13
Nombre de messages : 7736
Inscription : 10/08/2007


Blog de Charles-Antoine Brezac  Vide
MessageSujet: Re: Blog de Charles-Antoine Brezac    Blog de Charles-Antoine Brezac  EmptyMer 2 Mai 2012 - 15:00


Comment un tennisman professionnel vit-il une longue blessure ?

Publié le 09/01/2012 à 20h42

Le dernier événement majeur de ma carrière est un mauvais souvenir. Le 3 octobre dernier, lors d’un entraînement anodin à Nevers, je chute en arrière après un coup droit. Après une nuit particulièrement pénible, la radio est sans appel : fracture du scaphoïde, un petit os « capricieux » à la base du poignet.

Le diagnostic : 3 mois d’arrêt. La plus longue blessure de ma carrière.

Cet accident sonne la fin de ma saison, qui était ma meilleure depuis mes débuts sur le circuit il y a trois ans.

Commentateur télé pour une chaîne locale

Immédiatement, je décide d’exploiter au mieux ce contretemps. La vie d’un joueur de tennis laisse souvent peu de temps pour la famille, les amis et la petite amie. Oui, une blessure prive des gains que l’on peut engranger pendant les tournois, mais permet de remédier à beaucoup de manques.

Les trois premières semaines de mon interruption, je suis rentré chez moi, en Bretagne, voir mes parents et mes amis. J’ai découvert avec joie une nouvelle expérience : commentateur télé sur une chaîne locale, TV Rennes 35, pour un tournoi challenger à Rennes.

C’est drôle de prendre du recul, de devoir analyser l’évolution du match ou de placer, après des paris avec des potes, des mots improbables, des expressions farfelues au milieu de commentaires sérieux.

Je ne suis resté que 20 minutes à Bercy


Après trois semaines complètement « off », sans rien faire, le circuit finit fatalement par vous manquer. Pas facile de mettre complètement de côté son métier et sa passion. Mon premier réflexe, pour ne pas trop ruminer, a été de couper les ponts avec le tennis.

Je me suis forcé à ne plus regarder tous les soirs, sur le site de l’ATP, les résultats du jour dans les différents tournois ou challengers. Je ne voulais surtout pas suivre la fin de saison, avec notamment le tournoi de Paris-Bercy, la Coupe Davis et le reste. Je suis contraint de mettre le tennis de côté, je voulais une coupure complète. J’ai décidé de ne pas me rendre à Roland-Garros où se côtoient quotidiennement les joueurs et les entraîneurs.

Au tournoi de Bercy, je ne suis resté que 20 minutes dans les tribunes, avant de rentrer chez moi, trop frustré. Je savais exactement quelles questions on allait me poser, les encouragements, qui partent d’un bon sentiment, certes, mais qui produisent parfois l’effet inverse.

Un livre sur le procès d’Outreau et la série Borgia sur Canal +

Cette coupure m’a aussi permis de me plonger dans mes autres hobbies, avec lesquels je me suis familiarisé pendant mes trois années de circuit. Le premier, celui qui me fait passer pas mal de temps en tournoi, est la lecture. Avec des heures à meubler devant moi, je me suis attaqué aux « Piliers de la terre » et à la « Chute des géants » de Ken Follett, mon auteur favori. Sûrement du fait de ma formation professionnelle (avocat), j’ai aussi lu « La méprise » de Florence Aubenas, sur le procès d’Outreau. Le second, c’est le cinéma. J’ai vu l’excellent « Intouchables », le décevant « Polisse ». Un joueur de tennis professionnel se fait une grosse culture cinématographique du fait de son emploi du temps particulier.

Rajoutez à cela deux ou trois séries télé ( « Borgia », « The event ») et un joueur de tennis blessé a son kit anti-ennui.

Sur le court avec une raquette de gamin de 5 ans

Mi-décembre, fin de la galère et de l’oisiveté. Le médecin me déplâtre. La préparation physique hivernale peut enfin débuter. Pour le tennis, en accord avec le service médical de la FFT (Fédération française de tennis), la reprise se fera avec du mini-tennis. Me revoilà donc sur les courts, neuf semaines après la chute, avec une petite raquette pour gosse de 5 ans, une balle en mousse et vingt minutes d’entraînement dans les carrés de service.

C’est assez amusant de recommencer le tennis depuis le début, retrouver les sensations de la balle dans la raquette et oser, petit à petit, frapper plus fort. J’enchaîne courant décembre avec la reprise du « vrai tennis » et de la préparation physique au Centre national d’entrainement, à quelques encablures du court Suzanne Lenglen. Ça, c’est pour le bon côté.

Presque en larmes chez le kiné

Le moins bon côté, c’est la rééducation. Impossible de reprendre avec un poignet encore fragile. C’est donc parti pour 45 minutes quotidiennes d’exercice du poignet, parfois jusqu’aux larmes tellement la douleur est vive. La consolation ? Je m’améliore de jour en jour. Surtout, j’ai dû me rendre à l’évidence : je ne serai jamais prêt pour les qualifications de l’open d’Australie, début janvier à Melbourne. C’est un moment difficile à vivre.

Les Grands Chelems sont de véritables bains de fraîcheur pour les joueurs qui ne goûtent pas aux avantages des stars sur le circuit. C’est avec envie et frustration que j’entends les autres organiser leurs voyages, parler de leur escale à Nouméa, avant Melbourne. Au même moment, le kiné me tord le poignet dans tous les sens.

Source

***************

Tennis : comment attirer un sponsor lorsqu'on ne s'appelle pas Rafael Nadal ?

Blog de Charles-Antoine Brezac  33289710

Une chaîne de supermarchés, un transformateur de viande, un fabricant de jouets en bois... En deux ans, j'ai eu des sponsors divers et variés, aux rapports bien lointains avec le tennis. Les sponsors arrondissent les fins de mois et fournissent le matériel.

Pour le matériel, il est facile de trouver des sponsors. Pour un joueur de mon niveau, aucune rémunération mis à part des primes de résultats. J'ai le même sponsor matériel depuis plus de dix ans (Babolat) et j'en ai un autre pour les chaussures et les vêtements (Asics).

Pour gagner de l'argent, c'est une autre histoire. Les meilleurs mondiaux représentent des marques de montre, de voiture, des parfums. Pour eux, c'est simple : les entreprises viennent les voir et offrent un beau contrat. La donne est totalement différente au niveau inférieur. La médiatisation des plus forts ferme la porte aux moins bons. Il ne faut rien attendre et aller chercher les contrats.

Je fais valoir mes origines bretonnes

Avec l'aide de mes frères, je me suis constitué un dossier sponsor. Evidemment, mon classement et ma médiatisation limitée m'ont obligé à mettre en avant d'autres aspects pouvant intéresser une marque.

J'ai fait valoir mes origines bretonnes. Je suis très attaché à ma Bretagne natale et à ses valeurs. J'ai toujours défendu les couleurs bretonnes dans les compétitions de club et de ligue, et j'ai toujours participé aux gros tournois Challenger (le deuxième niveau du circuit mondial) disputés en Bretagne.

J'ai également refusé des contrats plus intéressants de clubs au motif qu'ils n'étaient pas bretons. Cet attachement à ma région m'a permis de tisser un réseau de relations en dehors du tennis.

Le second point sur lequel j'ai insisté dans mon dossier est bien évidemment ma double casquette de joueur de tennis professionnel et d'avocat. Elle m'offre une plus grande crédibilité qu'un "simple sportif".

Cette plus-value personnelle devient, selon moi, une plus-value pour la marque qui, en me sponsorisant, met en avant les parcours cumulant sport professionnel et longues études.

Peu d'espace pour les sponsors

Une fois ce dossier constitué, il a bien fallu se lancer dans la recherche. Je ne cacherai pas qu'il faut être prêt à essuyer de nombreux refus pour peu de réponses positives.

Pour un sponsor, un tennisman a deux défauts. D'abord, même si les médias bretons écrivent régulièrement sur mon parcours et mes résultats, la couverture médiatique est bien moins importante pour un joueur de tennis que pour une équipe de sport collectif.

Autre différence majeure : les sponsors, dans le foot ou ailleurs, ont la possibilité d'afficher en grand le nom et le logo sur le maillot. Pour un joueur de tennis, interdit de dépasser 13cm² par sponsor sur un polo de match.

Cependant, mon parcours particulier et mon image m'ont permis de trouver des marques intéressées. Chose étonnante : ces interlocuteurs venaient de secteurs complètement différents. Ce qui les intéressait chez moi : mon image, mon parcours et surtout ce double projet que j'ai réussi à monter.

Tsonga et son image efficace de "guerrier cool"

J'ai eu pour sponsor des entreprises comme Leclerc, Elephant bleu, Bretagne viandes – exemple typique du partenariat local – ou Bigard viandes, qui sponsorise encore mon club, Quimperlé. Dernièrement, deux sponsors ont décidé de continuer l'aventure avec moi. Une petite société brestoise, Récréabois, qui fabrique des jouets en bois. J'ai leur logo sur ma manche gauche en échange d'un soutien financier.

Le second sponsor – et pour moi, le plus important – est le groupe Ferrero. Vous savez, les Kinder. Cette boîte m'aide depuis deux ans, nous nous sommes entendus sur des valeurs communes : le partage avec les enfants, la pratique sportive, l'entraide.

Cette marque ne souhaite pas apparaître sur un court de tennis mais en échange de son aide, je participe à des actions comme l'été dernier avec Jo-Wilfried Tsonga, dans un centre de vacances soutenu par Ferrero et le Secours populaire. Une expérience vraiment rafraîchissante.

Tsonga est la preuve que les meilleurs mondiaux, qui sont régulièrement sollicités, restent disponibles pour des actions humanitaires et gardent un peu les pieds sur terre. A la différence de moi, Tsonga a un agent qui gère la recherche de sponsors ou les évènements. Un mec comme Jo a une image de "guerrier cool" très recherchée.

Côté court, les nouvelles sont (enfin) bonnes : je suis totalement rétabli de ma blessure au poignet. Je joue cette semaine (du 26 mars) en Italie avant deux tournois français.

Charles-Antoine Brézac

http://tempsreel.nouvelobs.com



Dernière édition par Cyrielle le Mer 2 Mai 2012 - 15:11, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas

Cyrielle


Moderateur
Moderateur
Cyrielle

• Profil •


France
Féminin Localisation : Metz

Membre n° : 13
Nombre de messages : 7736
Inscription : 10/08/2007


Blog de Charles-Antoine Brezac  Vide
MessageSujet: Re: Blog de Charles-Antoine Brezac    Blog de Charles-Antoine Brezac  EmptyMer 2 Mai 2012 - 15:06


Pour être un grand tennisman, il vaut mieux être bon en maths

Publié le 16/02/2012 à 10h42

Blog de Charles-Antoine Brezac  Classementatp
Le classement ATP pendant le tournoi de Shanghai en novembre 2002. (Bobby Yip/Reuters)

Le but d’un tennisman professionnel n’est pas de bêtement gagner tous ses matches, sans jamais se poser de questions. Le but, c’est surtout d’être bien placé au classement ATP et la course aux points peut paraître assez complexe. Décryptage.

Pour un joueur, la première année sur le circuit professionnel est forcément la moins stressante. En arrivant, le tennisman a carte blanche. Le moindre point qu’il va marquer est productif. Chaque semaine, le classement ne peut être que meilleur par rapport à la semaine précédente.

A la fin de l’année, l’ATP additionne les 18 meilleurs résultats (chaque tournoi vaut un certain nombre de points : gagner un match au tournoi de Miami rapporte moins de points qu’un match à Roland-Garros) et l’addition de ces 18 résultats donne un total de points.

Sous la menace, le tennisman joue souvent mieux

Les choses se corsent à partir de la deuxième année. Chaque joueur doit alors défendre les points gagnés l’année précédente au cours de la même semaine. Par exemple, si je gagne la première semaine de l’année un tournoi relevé de la catégorie Futures (la plus basse catégorie des tournois ATP), cela me rapporte 35 points. Mais l’année suivante, la même semaine, ces points me seront retirés et je prendrai le risque de chuter au classement en cas de contre-performance.

Ce système confronte n’importe quel joueur à des périodes de stress quand il sent approcher les semaines fatidiques où il doit défendre des points. Il permet aussi à un joueur d’être plus relâché dans les semaines où il n’a pas brillé l’année d’avant.

Le plus surprenant dans ce système, c’est que, le plus souvent – et c’est mon cas – les tennismen sous la menace d’une perte de points jouent bien. Comme si l’épée de Damoclès décuplait la motivation et élevait le niveau de jeu.

Mon temps fort : entre fin février et mi-avril

Bien souvent, les joueurs programment leurs tournois en fonction de ce classement. Dans les périodes où l’on doit défendre des points, on privilégiera les tournois où nous serons têtes de série, en espérant tenir notre rang et sauver les meubles. Ou privilégier des tournois que l’on connaît, où on sait qu’on jouera bien, dans des conditions qu’on aime.

Depuis trois ans, j’ai un peu toujours le même rythme. Je joue souvent très bien entre fin février et mi-avril. C’est toujours un temps fort pour moi, sans doute parce que c’est là que la préparation physique hivernale porte ses fruits et où je suis dans les meilleures dispositions. Je l’explique aussi par le fait que cette période correspond à la saison en indoor, sur dur, des conditions qui conviennent le mieux à mon jeu.

Au contraire, la période fin avril-mi-juin est moins prolifique car c’est la saison sur terre battue, pas la surface sur laquelle je suis le plus à l’aise. Durant l’été, je retrouve le dur et c’est un deuxième temps fort de ma saison. Malheureusement, ces trois dernières années, je n’ai pas réussi à bien jouer durant cette période. J’étais soit fatigué par huit mois intenses soit blessé.

Je vais chuter au classement

C’est un vrai challenge pour moi sur les saisons à venir que de répartir mes points sur l’ensemble de la saison pour ne pas être trop stressé pour les défendre l’année suivante. Le tout en espérant garder deux ou trois temps forts sur l’année pour poursuivre ma progression au classement.

En attendant, je rentre dans les semaines à venir dans une période cruciale, suite à mes bons résultats obtenus l’an passé au Canada sur deux tournois Futures et un Challenger. J’ai à défendre en trois semaines le tiers de mes points ATP. Sauf que je ne serai pas en mesure de les défendre, ma récente blessure au poignet ne guérissant pas. J’ai décidé d’attendre début avril pour repartir en tournoi, en espérant être d’attaque à ce moment-là.

Evidemment, ces six mois d’arrêt vont me faire chuter au classement. Une règle de l’ATP, le classement protégé, va toutefois me permettre de jouer neuf tournois assez relevés pour faciliter ma remontée.

Source

**************

Le Français Olivetti, buzz de la semaine et tennisman du futur


Publié le 24/02/2012 à 16h01

Blog de Charles-Antoine Brezac  Olivetti_0
Albano Olivetti sert pour la balle de match contre Mardy Fish, jeudi à Marseille (Fé ; dé ; ration franç ; aise de Tennis/Clip Youtube)

Le tennisman français Albano Olivetti, 388è joueur mondial, a réalisé jeudi à Marseille la performance de l’année en éliminant Mardy Fish, huitième au classement ATP [avant d’être éliminé ce vendredi]. Le genre de surprise qu’on voit une fois par décennie à ce niveau de compétition.

Notre blogueur Charles-Antoine Brezac le connaît bien : ils s’entraînent tous deux à Roland-Garros, jouent parfois en double ensemble. Brezac l’a battu trois fois l’an dernier.

Il donne son avis sur cet immense serveur (2m03), peut-être le plus puissant du circuit depuis qu’il a servi à 254 km/h l’an dernier (vitesse non homologuée), soit plus vite que le record du monde officiel.


Albano, c’est le physique du futur. Il possède le gabarit des joueurs qui vont marcher dans les années à venir. En plus d’un service exceptionnel, il se déplace pas trop mal, il peut tenir l’échange au fond du court. Il a une belle frappe de balle mais encore une grosse marge de progression du fond du court.

A l’avenir, sans doute les tous meilleurs resteront-ils des joueurs très mobiles, polyvalents, mesurant entre 1m85 et 1m90. Mais beaucoup de joueurs du top 100 vont avoir des caractéristiques similaires à Albano : un physique très grand, un gros service et une capacité de déplacement intéressante. C’est déjà le cas de Isner (n°13 mondial), Del Potro (n°10) ou Raonic (n°35).

Albano peut encore aller beaucoup plus haut. Après Marseille, il sera dans les 300 premiers. Si ça marche bien pour lui, il montera dans le top 100 mais le chemin est encore très très long. Un seul résultat ne suffit pas à dire qu’il aura une grande carrière.

Il est arrivé à Marseille en ayant enchaîné plusieurs victoires en tournoi Challenger (à Bergame). Actuellement il doit être un peu euphorique : il doit tenter plein de choses et prendre confiance. Il a un jeu très risqué même si dernièrement il a tendance à accepter un peu plus l’échange.

Rentrer dans sa tête

Le service d’Albano est très difficile à lire car il a un lancer de balles identique quelle que soit la zone où il va servir. Il ne met pas trop d’effet, la balle est assez à plat. Il peut encore progresser là-dessus.

Pendant les matches, ça lui arrive de préférer une zone de service à une autre. Il faut sentir où est-ce qu’il sert quand il est en difficulté. Contre ces gros serveurs, il faut essayer de rentrer dans leur tête, se demander ce qui l’a gêné, à quel moment il va essayer d’assurer le coup...

L’important est de toujours essayer de toucher la balle. Les gros serveurs n’aiment pas quand la balle leur revient, même s’ils ont juste une volée à faire. Voir que ça revient les frustre. C’est plutôt un joueur qui me réussit car je suis un bon relanceur. J’ai à chaque fois réussi à le breaker. Dès qu’il est mené sur son service, il devient un peu friable. Ca arrive un ou deux jeux par set, et cette occasion, il ne faut pas la rater.


Le lift de Nadal décrypté

Le sens tactique permet ensuite au joueur dominant de pousser son adversaire à la faute, à jouer dans le contre-pied pour le repousser encore plus loin ou à utiliser l’arme fatale sur terre battue : l’amortie qui va s’écraser juste derrière le filet.

Le meilleur joueur de l’histoire sur terre possède toutes ces qualités. Il s’appelle Rafael Nadal. Très physique, il dirige l’échange avec des frappes longues et liftées qui font reculer l’adversaire et le poussent à la faute ou lui offrent une balle facile pour conclure.

Les Français ne jouent pas assez sur terre

Les meilleurs joueurs de terre sont ceux qui ont appris le tennis dessus : les Espagnols et Sud-Américains. Les trois autres meilleurs joueurs actuel, Djokovic, Federer et Murray, ont su adapter leur jeu à cette surface, à l’inverse d’autres qui n’ont jamais réussi comme Pete Sampras et Stefan Edberg.

Aujourd’hui, ce « Big Four » domine le circuit peu importe la surface. Les surfaces, même si elles conservent leurs particularités, sont de plus en plus proches. Le gazon a été ralenti, le dur va également moins vite et rebondit plus haut. Les quatre meilleurs peuvent ainsi adapter leur jeu sans trop le faire évoluer.

Etonnamment, les Français ne sont pas très performants sur terre alors que nous accueillons le plus grand tournoi du monde sur la surface, Roland-Garros. Selon moi, c’est parce que dès le plus jeune âge, les meilleurs jeunes s’entraînent et jouent sur dur, en salle. Le climat y est pour beaucoup.

Traditionnellement, les clubs français jouent tous sur dur et en intérieur, sauf l’été. On ne devrait pas avoir peur de jouer dehors beaucoup plus tôt, même lorsqu’il fait un peu froid.

C’est le prix à payer pour rivaliser avec les spécialistes hispanophones. Depuis quelques années, la Fédération a mis l’accent sur la formation sur terre. Il était temps : cela fait vingt-quatre ans qu’un Français n’a pas atteint la finale de Roland-Garros.

Blog de Charles-Antoine Brezac  Nadal
Rafael Nadal lors de la finale du tournoi de Monte-Carlo, 22 avril 2012 (Reuters/Eric Gaillard)

Sans confiance, je panique sur terre battue

En ce qui me concerne, je boude la terre. Mon jeu très à plat et plutôt de contre s’adapte plus à une surface de dur ou de gazon. Il me faut être très en confiance pour bien jouer sur terre. Quand la saison sur terre battue vient après une série de victoires sur dur, je me sens solide du fond du court et prêt à adopter une tactique plus attentiste sans perdre ma sérénité. Mais actuellement, la confiance n’est pas là.

Après une finale sur un tournoi Futures – troisième niveau du circuit mondial –, j’ai perdu deux fois au premier tour dans des Challengers – deuxième niveau –. Je me sens tout le temps en position défensive et en danger sur terre. J’ai le sentiment que, face à un spécialiste de terre battue, j’aurai du mal à gagner le bras de fer du fond du court et j’ai tendance à forcer...et à rater.

Du coup, j’ai décidé de poursuivre la saison sur dur en Turquie, en Corée du Sud puis en Ouzbékistan avant les qualifications de Roland-Garros si je rentre dans le tableau. J’apprécie la terre de Roland, plus rapide qu’ailleurs et qui me permet de développer mon jeu plus offensif.

Source
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé





• Profil •



Blog de Charles-Antoine Brezac  Vide
MessageSujet: Re: Blog de Charles-Antoine Brezac    Blog de Charles-Antoine Brezac  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Blog de Charles-Antoine Brezac

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum: Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
RAFAEL NADAL FORUM :: TENNIS EN GENERAL :: ACTUALITE :: Blogs ATP -

Weborama mesure d'audience et statistiques

Ce site est listé dans la catégorie Tennis : Joueurs de tennis de l'annuaire Referencement et Dictionnaire Tennis

Annuaire gratuit

Free counter and web stats
eXTReMe Tracker
annuaire tennisannuaire tennis est la référence des sites sur le tennis et des blogs sur le tennis
Tennis
Gralon
liens en durannuaire babulle est un annuaire gratuit généraliste de sites web avec les catégories suivantes : blog gratuit, sites sexy, internet gratuit, immobilier, jeux sympa, des sites pour les féminin, rencontresen ligne, casinos et autressites.
1001forums - Annuaire des forums
referencement gratuit
referencement gratuit
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser